L’émotion était palpable tôt ce matin sur le ponton du Vendée Globe aux Sables d’Olonne. Louis Burton, entouré de ses proches et d’une partie de son équipe technique, a quitté la terre à 9h23 pour au moins 70 jours de solitude à travers les océans du globe. Concentré, le compétiteur sur son foiler Bureau Vallée 2 après avoir franchi la ligne de départ à 13h02, s’est lancé à l’assaut de l’Everest des mers avec 32 autres concurrents.
Les toutes dernières heures des 33 skippers en partance pour la 9e édition du Vendée Globe furent uniques, chargées en émotions, en silences parfois, en humilité sûrement face à l’engagement physique et mental que demande un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
“C’est particulier de ne pas avoir de public. Mais on est déjà très chanceux de partir, alors qu’il y a la COVID. On va pouvoir être beaucoup plus libre de nos décisions, mouvements, faits et gestes que la plupart de la population. Du coup on va essayer de partager toute cette liberté avec les gens qui restent à terre” confiait louis Burton au moment de quitter le monde des terriens. Pas de traditionnelle foule, ni de « ola » le long du mythique chenal, mais des balcons bordés de visages bienveillants et encourageants. Le skipper de Bureau Vallée 2 a su profiter de chaque instant avant de s’élancer sur ligne de départ à 13h02 très exactement.
Un début de course sportif et stratégique
Par ce vent de sud-est pour 15 nœuds, sur une mer belle et un ciel dégagé, les concurrents ont mis le cap plein ouest pour doubler la bouée de dégagement obligatoire située à 7 milles. Des conditions parfaites pour Louis et son IMOCA à foils ! Mais si les toutes premières heures de navigation vont lui permettre de glisser par vent de travers rapidement, dès le début de soirée les conditions devraient commencer à forcir au passage d’une dépression. Jusqu’au large du Portugal et pour rejoindre les premières îles de la descente atlantique, Louis va devoir gérer une seconde dépression générant des rafales à 40 nœuds et une mer creuse (4 m). Autant dire que l’entrée en matière sera sportive et très stratégique !
Les mots de Louis Burton au moment de monter à bord de Bureau Vallée 2
- Dernier sommeil
“C’était une bonne dernière nuit. Bien qu’un peu perturbée en début de nuit, parce que j’avais l’impression d’avoir oublié des choses. Mais globalement ça va, 6 heures de sommeil, je me sens bien ! “
- Météo annoncée
“Les 4 premiers jours de navigation vont être très compliquées, avec pas mal de transitions, beaucoup de manœuvres à effectuer et des changements de voiles. Ce qui est certain, c’est qu’il va falloir être en pleine forme pour multiplier les bons changements de voiles, faire les bons bords, bien réfléchir et bien analyser toutes les différentes stratégies potentielles face aux transitions météo. Voilà donc en résumé ça va être très sportif ce début de course”