J+26 : ça surf dans le Sud !

J+26 : ça surf dans le Sud !

Louis Burton, qui occupe toujours la 11ème place, arrive dans les mers du Sud. Après plusieurs jours coincés dans l’anticyclone de Saint-Hélène, Bureau Vallée avance désormais à vive allure porté par une dépression avec des vents entre 30 et 40 noeuds. Au dernier pointage, Louis Burton filait à plus de 18 noeuds de moyenne avec des surfs à près de 25 noeuds.

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Louis nous raconte ses dernières manoeuvres dans 30 noeuds de vent  : 

 » On dirait le sud ! et pourtant il y a deux jours j’ai remis mon ciré et mes polaires ! on caille la nuit !
Ca y est on est sorti des calmes et la transition est pour le moins spectaculaire ! c’est du brutal ! Le genre où si tu n’es pas bien réveillé, tu prends des coups dans la figure, les mains, le ventre. Après une bonne trempe, tu te dis, bon, temps mort, café, clope, et on y retourne, armé !
C’est ce qui m’est arrivé il y a deux nuits quand j’ai gardé mon grand spi très ( trop ) longtemps.
Réveil surf à 25 noeuds, 30 noeuds de vent, Bureau Vallée qui roule bord sur bord jusqu’à mettre les chandeliers dans l’eau des deux cotés mais il tient bon!
Il est l’heure de rentrer ces 400 m2 de tissus qui n’ont rien à faire dehors par ce temps là !
Bagarre, 30 minutes d’un combat intense. Mission accomplie, spi rentré, pas abimé ( comme quoi la réparation est costaud) je suis impressionné, hurlement de joie ! 9 jours de travail & de couture qui ne sont pas anéantis. Bon ne pas oublier que derrière les concurrents poussent fort.
10 minutes de réflexion, ça sera le petit spi, avec ça on va prendre nos distances ! on le sort de la soute, envoi de la chaussette (une sorte de sac géant dans lequel est glissé le spi pour éviter qu’il se gonfle quand on le hisse), ça y est il est en tête.
J’attrape la chaussette pour commencer à libérer le spi, à ce moment là le bas du spi se gonfle, le bout (la corde) de chaussette m’échappe et monte en se bloquant à la moitié du mat >>> spi bloqué au milieu à moitié gonflé, impossible de le libérer entièrement >>> hurlement d’énervement !

Comment faire? impossible d’affaler sans chaussette avec ce vent, car le spi est a moitié gonflé, ce serait trop dur de le ramener ou ce serait prendre le risque de le fairte chaluter dans l’eau et de le déchirer, et il est pas prévu de mollir.
Il faut grimper dans le mat..
1ère tentative. Trop dangereux : mains et poignets en sang

Réflexion faite, ce sera fabrication d’une gaffe géante avec les lattes de Grand voile de secours. En gros, j’ai pris mes grandes lattes en carbone, pour construire une sorte de manche à balais géant de 12 mètres de long, avec la gaffe au bout qui a un petit crochet pour me permettre d’attraper le bout (la corde) de la chaussette qui me permet de libérer entièrement le spi.

Je réussi à l’attraper, mais un noeud s’est fait, donc impossible de la descendre, c’est coincé dans le mat. Alors, on tente l’affalage partiel et là BINGO. J’attrape le bout de chaussette, le bloque au pied de mat pour pas qu’il remonte.
OUF !
On enchaine avec 1 heure de démêlage de chaussette en lui faisant faire des tours sur elle même avec un va et viens géant autour du spi partiellement gonflé.
Résultat : chaussette démêlée, skipper épuisé, le spi se gonfle!

Là je peux vous dire que j’étais heureux. S’en suit une journée rapide, stable avec du repos pour le marin.
Maintenant à l’attaque! les 40èmes ne sont plus très loin ! « 

Un exemple d’attaque justement, avec cette vidéo ou Bureau Vallée surfe à plus de 23 noeuds !

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